Saint Pierre la Mer : 3 au 10 mai.


Par Bernard et Annick



Pour notre séjour de Printemps, nous nous sommes retrouvés, une trentaine de Randonneurs Ervytains, à ST PIERRE LA MER (dans l’Aude), région méconnue car, derrière ses stations balnéaires le long des plages de sables, elle nous a tous surpris. La présence de nos 2 accompagnateurs, Bruno et Patrick, a largement contribué à ce séjour attrayant, Patrick guide conférencier, ne tarissant pas de commentaires et d’anecdotes.
Nous allons essayer par ce résumé, de vous faire revivre notre séjour et nous remémorer quelques-uns des commentaires de Patrick.
Au programme du lundi 4 mai, rando dans le massif de la Clape, petit massif calcaire situé entre le littoral et Narbonne culminant au « Pech redon » (le mont rond en dialecte occitan) à 214 mètres. Guidés par nos deux accompagnateurs, Patrick et Bruno, nous partons de Gruissan pour entamer la montée par un vallon qui conduit, par un chemin bordé de stèles de marins disparus en mer, à la chapelle des Auzils (le chêne vert en occitan), chapelle construite au-dessus d’une grotte, lieu d’un culte païen très ancien.
Tout au long de la ballade, Patrick nous fait découvrir la végétation méditerranéenne du massif, qui, avant la dernière guerre était quasi désertique - hormis quelques vignes - conséquence du surpâturage par les moutons. Aujourd’hui, ce sont des pins d’Alep (plantés par l’Office National des Forêts), chênes verts, chênes Kermès (habitat de la cochenille autrefois utilisé pour la teinture), thym et autres plantes odorantes qui recouvrent le massif. A noter la présence, unique au monde de la centaurée, plante en voie de disparition qui ne survit que sur quelques rebords de falaises.
Les falaises du massif sont le refuge de nombreux rapaces ! Patrick nous parle de la faune vivant sur le massif, sans oublier de citer la couleuvre de Montpellier, sans danger pour l’homme, malgré sa taille qui peut atteindre 3 mètres !
Malgré un temps couvert, ce fut une belle rando de 15 km, hélas terni par l’abandon de Jocelyne dont le genou a lâché, obligeant un de nos guides et Etienne, notre Président, a faire demi-tour pour la ramener aux véhicules et la conduire à l’hôpital.


Mardi 5 mai, changement de programme avec le retour du soleil et un parcours le long des étangs au départ de Peyriac de la Mer, au bord d’une ancienne saline qui n’est plus exploitée aujourd’hui. Le parcours nous permet d’admirer quelques oiseaux tels que l’aigrette des marais et l’emblématique flamand « rose » sachant que les individus observés n’avaient pas les pattes roses mais blanches ! Notre guide nous rassure en nous expliquant que les pattes des flamands ne deviennent rose qu’à l’âge adulte.
Comme la veille, la végétation en fleurs en cette période est magnifique.
Après une visite du bourg de Peyrac, la rando de 14 km s’achève avec une pensée pour Jocelyne, rapatriée à Troyes dans la journée.



Demain mercredi 6, sera une journée libre dont beaucoup profiteront pour une visite de Carcassonne.
Jeudi 7 mai, nous nous éloignons loin du littoral pour un circuit de 6 km le matin autour de Minerve, village médiéval fortifié construit sur un éperon rocheux cerné par les gorges de la Cesse et du Brian.
Depuis le village nous empruntons un chemin taillé à flanc de falaise pour descendre vers la rivière que nous franchissons pour remonter en face et jouir d’une vue magnifique sur Minerve dont Patrick nous rappelle l’histoire tragique survenue lors de la Croisade des Albigeois contre l’hérésie cathare. En 1210, Simon de Montfort, chef militaire de la croisade, prit la cité et envoya au bucher 140 cathares qui y étaient réfugiés.
Après un petit parcours sur le plateau, nous revenons sous Minerve pour le casse-croute que nous prenons à l’entrée du « pont » de la Cesse. (Passage fait par la rivière dans la roche calcaire).



L’après-midi, après quelques kilomètres en voiture, nous rejoignons Sommailles, port sur le canal du midi que nous suivrons sur 3 km avant d’embarquer sur un bateau pour le passage d’une écluse et le retour sur Sommailles. Patrick nous retrace l’historique de ce canal construit par Pierre-Paul Riquet au XVIIème siècle, véritable prouesse technique pour l’époque, canal qui permettait de relier, au départ de Sète, la Méditerranée à Toulouse puis à l’Océan Atlantique par la Garonne.
Avant de quitter Sommailles, beaucoup d’entre nous irons faire une visite à une étonnante librairie de livres d’occasion, située dans le village.









Le Canal du Midi.


Vendredi 8 mai nous nous rendons à La Franqui au bord de l’étang de Leucate, départ d’une rando de 13 km sur le plateau de Leucate. Après une montée, courte mais assez raide, nous voilà sur le plateau d’où l’on a, en longeant les falaises, une vue superbe sur la mer.
Pour la pause déjeuner, nous faisons halte à Leucate-village, sur l’emplacement d’une forteresse dont il ne reste que des ruines. Patrick nous en rappelle l’histoire : forteresse construite par Saint Louis à la frontière du royaume après la conquête des provinces du midi (croisade des albigeois). Pendant les guerres de religion la forteresse est assiégée par les espagnols. Françoise de Cézelli dont le mari est prisonnier des assaillants, défend la place avec une telle ardeur que les Espagnols lui proposent de libérer son mari en échange des clés de la ville. Elle refuse. Son mari est étranglé dans son cachot mais la ville est sauvée et son attitude lui vaudra le surnom de Jeanne d’Arc du Languedoc.
La forteresse devient inutile lorsqu’au traité des Pyrénées signé en 1659 entre le roi de France et le roi d’Espagne, la frontière est déplacée plus au sud sur les crêtes pyrénéennes (frontière actuelle). La forteresse est alors détruite par Vauban.
L’après-midi retour sur la Franqui, par le plateau où il ne reste que quelques vignes, ces vignes qui il y a quelques décennies, faisant la richesse de la région, plus particulièrement à l’époque de la révolution industrielle, lorsque les hommes buvaient plus de vin que d’eau dans les villes insalubres.
Patrick en profite pour retracer l’histoire de la vigne dans cette région, devenue la seule culture mais qui, après avoir été florissante, a malheureusement connu une très grosse crise au début du XXème siècle, concurrencée par la vigne des colonies d’Afrique du Nord.
Nous y découvrons également amandiers, oliviers et des plantes curieuses comme le «cornichon d’âne » dont le nom n’est pas, au dire de notre guide, dû au fait que les ânes les mangent, mais qu’il faut être un âne pour le confondre avec un cornichon !



A l’arrivée à La Franqui, nous prenons congé de nos guides non sans leur avoir offert, comme de coutume, un petit souvenir liquide de la Champagne.



Encore une belle découverte et de très beaux souvenirs de ce séjour « Printemps 2015 » en LANGUEDOC-ROUSSILLON.


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